On va en ballade ?
Ou : Et si on reconsidérait des éléments de notre culture judéo-chrétienne ?
Série "Culture Judéo-chrétienne", POST 1
Ça vous est déjà arrivé d'avoir une idée qui vous retourne le cerveau ? Pas simplement parce que vous la trouvez intelligente ou qu'elle vous surprend, mais aussi parce qu'elle vous touche, qu'elle impacte comment vous voyez la vie, et a le potentiel de changer votre manière de vivre ?
Dans leur dernier livre1, Terryl et Fiona Givens (historiens et théologiens) jettent un regard neuf sur des concepts religieux courants, comme péché, obéissance, jugement, etc.
L'idée est la suivante : au départ (premiers siècles après JC), les chrétiens avaient certaines conceptions de Dieu et du but de la vie. Puis les conciles, Saint-Augustin et finalement les réformateurs sont passés par là, et ont radicalement changés ces concepts. En quelque chose de... eh bien... plutôt contraire aux idées de départ, et souvent malsain (dans le sens "qui entrave la croissance et l'épanouissement"). Et le soucis c'est qu'on utilise ces termes de nos jours sans réaliser qu'ils embarquent avec eux tout un bagage historique, invisible mais pesant, qui selon les auteurs contamine notre vision de (et donc notre relation avec) Dieu, mais aussi nous-même et les autres !
Les auteurs écrivent du point de vue de l’Église de Jésus-Christ, et du coup c'est d'autant plus problématique, car les valeurs "par défaut" de ces concepts religieux vont carrément à l'encontre de leur théologie ! Pour eux, c'est un peu comme si on nous avait donné une nouvelle version à jour d'un logiciel déficient, mais qu'on utilisait toujours l'ancienne version lente et pleine de bugs, sans s'en rendre compte, parce qu'on est habitué. Pas terrible hein ?
Mais à mon avis, ces réflexions peuvent intéresser tout le monde. Après tout, nous baignons dans une culture judéo-chrétienne, que l'on croie en Dieu ou pas (je parle de la France bien sûr, et peut-être plus généralement des société occidentales). Notre culture est imprégnée de ces concepts qu'il pourrait être intéressant de revisiter, ne serait-ce que pour voir comment cela s'intègre avec notre système de valeur.
Je vous propose donc au cours des prochains posts une petite exploration des idées qui me marquent dans ce livre. Ce ne sera pas exhaustif, plus comme un regard personnel, et souvent existentiel, sur ces idées. Ce qui m'intéresse, c'est notre condition humaine, et comment ces idées sur Dieu et le but de la vie peuvent nous aider à la négocier avec un peu plus d'espérance et de légèreté. La vie est suffisamment difficile comme ça pour conserver des croyances (non réfléchies) qui l'alourdissent davantage.
Attention cependant, ces réflexions tendent à ouvrir certains concepts, à les fluidifier, et par conséquent peuvent potentiellement être mal vécues. Comme je vais le partager dans un prochain post, avoir une vision de Dieu plutôt "paternelle" (un Dieu juste et sévère qui veut qu'on obéisse et dispense bénédictions et malédictions en conséquence) peut générer de la culpabilité, mais au moins protège de l'anxiété, car donne des repères sûrs. Il s'agit ici de tempérer, voire reconsidérer cette vision, ce qui va nettement diminuer la culpabilité, mais pourrait également augmenter l'anxiété. Je ne m'attends donc pas à ce que tout le monde soit enthousiasmé (ou même intéressé). C'est OK. Mais cela parlera probablement beaucoup à d'autres
Alors attachez vos ceintures, c'est parti.
Articles en lien
- Articles dans la série :
-
All Things New, Fiona et Terryl Givens ↩