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C'est plus compliqué que ça

Petites réflexions en vrac sur la perfection / le perfectionnisme

  • Se focaliser sur la perfection et l’obéissance exacte permet de garder une illusion de contrôle. J’obéis et je fais tout ce que je dois faire, du coup je maîtrise mon futur (je serai sauvé) et contrôle dans une certaine mesure les bénédictions et la protection divines que je reçois. J’ai ainsi l’impression d’être protégé de l’incertitude, du hasard, de la mauvaise fortune, et de l’inconnu.
  • Faire de son mieux est l’alternative classique. Tout le monde sait qu’on ne peut pas être parfait, mais il faut faire de son mieux. Cependant si on ne fait pas attention, le perfectionnisme qu’on avait chassé par la porte peut rentrer par la fenêtre. Quel est mon maximum ? Comment je sais si je l’atteins ? Je devrais sans doute en faire plus, au cas où je n’ai pas atteint mon maximum… Une limite incertaine et qu’on peut rehausser à loisir est-elle tellement meilleure qu’une limite infiniment haute ?

Pourquoi croit-on aux théories du complot ?

Selon la psychologie sociale 1 2, il y a trois sources de motivation principales :

Motivation épistémique

Face à une situation qu’on perçois comme chaotique et dangereuse (tours jumelles, COVID...), on fait l’expérience de l’anxiété. On a besoin de se rassurer et de donner une explication aux événements (donc combattre l’incertitude en tant que « manque de sens »). Ce besoin de sens, de narration, est particulièrement important après un ou des traumatismes. Suite à des situations traumatisantes (personnelles ou sociétales), les théories du complot sont tentantes car elles fournissent des explications souvent simples et mono-causales (c’est de la faute de … qui nous veulent du mal).

Sautera ? Sautera pas ?

Ou : La foi et la peur sont-elles réellement incompatibles ?

Il s’avère que les discours dans ma congrégation sont des sources prolifiques de questionnements pour moi. Dimanche dernier, la phrase qui a attiré mon attention est : « la foi et la peur ne peuvent pas fonctionner ensemble. » C’est d’ailleurs un leitmotiv dans mon église, pour ne citer que deux sources : « La foi et la peur ne peuvent coexister. L’une cède la place à l’autre » (Pearson, 2009) et « La peur et la foi ne peuvent pas coexister dans notre cœur » (Andersen, 2008).

Alors clairement, je ne suis pas d’accord. Et ce sur plusieurs plans.

Parlons encore un peu des tuiles

Ou : Comment réagir en cas d'épreuve

Suite à mon post d’hier, voici une vidéo excellente sur le sujet1, et aussi de petites précisions :

  • Lorsque l’adversité frappe à la porte, ça remue. Je pense ici aux « étapes du deuil », qui ne sont pas forcément des étapes suivies dans cet ordre mais plutôt des réactions naturelles de l’être humain faisant face à une situation difficile. C’est la grande braille, l’étape numéro 1 mentionnée par Jean Rochettte dans la vidéo. Une épreuve est un changement dans le statut quo, qui implique toujours des pertes (santé, relations, situations…), et face auquel nous devons nous restructurer. Le choc, le déni, la colère, la tristesse, la dépression sont des ressentis et des attitudes témoignant que quelque chose se passe, qu’un processus de réorganisation est à l’œuvre, ou du moins demande à s’accomplir. Faire de la place à ces vécus est, à mon sens, capital. Ils parlent de ce qui a de la valeur à nos yeux.

« Pourquoi ? » n’est pas toujours une bonne question...

Ou : chercher des raisons aux épreuves

Ce matin, dans un très beau discours sur l’adversité, une phrase a attiré mon attention. Après avoir relaté les épreuves subies par les victimes des camps de concentration ou de la guerre en Ukraine, l’oratrice a dit « Après tout ça, je ne sais toujours pas pourquoi les épreuves arrivent ».

Pourquoi. C’est la grande question, non ?

Sauvé ou guéri ? L'amour pour nos semblables

Série "Sauvé vs. Guéri", POST 5

Finalement, notre lien avec nos semblables est vital dans cette manière rétablie de voir Dieu. La vision traditionnelle d'un Dieu "jaloux" qui demande qu'on l'aime par dessus tout a souvent conduit à la notion que tout autre attachement terrestre (y compris relationnel) pouvait nous empêcher d'atteindre Dieu et son paradis. Les Givens écrivent1

La peur d'aimer sa famille ou d’autres proches plus que Dieu a longtemps imprégné la culture chrétienne. Le rétablissement revisite cette longue tradition. Jésus a nommé l'amour de Dieu en premier dans la hiérarchie des commandements célestes, suivi de l'amour des autres (Matt 22:38-39). Cependant, quand Hénoc demande à Dieu le Père en pleurs la cause de ses larmes, sa réponse a trois dimensions étonnantes.

Sauvé ou guéri ? La foi de ne pas être guéri

Série "Sauvé vs. Guéri", POST 4

Une composante essentielle de notre chemin de guérison est la foi en Jésus-Christ. Et il y a une bonne raison pour laquelle le premier principe de l’Évangile est la foi, et non la connaissance.

David A. Bednar raconte1 l’histoire d’un jeune couple qu’il connaissait, dont le mari avait contracté un cancer sérieux. Lors d’une visite à l’hôpital, le mari lui demanda une bénédiction de santé, sa femme et lui plein de foi pour être guéris. Lors d’une conversation puissante, Elder Bednar lui posa alors la question :

John, avez-vous la foi pour ne pas guérir ? Si c’est la volonté de notre Père céleste que vous soyez transféré dans votre jeunesse, par la mort, au monde des esprits pour y poursuivre votre ministère, avez-vous la foi pour vous soumettre à sa volonté et ne pas guérir ?

Sauvé ou guéri ? Repenser l'obéissance

Série "Sauvé vs. Guéri", POST 3

Comment bénéficier de ce pouvoir guérisseur ? Nos parents célestes nous ont donné des indications, des règles à suivre : l’Évangile de Jésus-Christ. Y obéir nous permet de guérir mais également d’éviter de blesser et d’être blessé. Cependant, le pourquoi de l’obéissance aux commandements et à l’Évangile est lui aussi en danger d’interprétation pénale.

"Lorsque nous obtenons une bénédiction quelconque de Dieu, c’est par l’obéissance à cette loi sur laquelle elle repose" (D&A 130:21)